Dans le dico d'Amélie # 2

En musardant

Voilà un mot comme je les aime. Musarder, c'est comme flâner, mais en plus plaisant encore. C'est traîner, perdre son temps, mais le faire content et de son plein gré. Aujourd'hui, je me sens encore un peu fatiguée - mais je me sens néanmoins réconfortée, alors je me détends. J'ai juste envie de souffler, rien qu'un peu. Faire une pause. Je devrais m'offrir un massage dans un spa qui sent bon les huiles essentielles, où on entend de la musique qui fait voyager et le souffle du vent dans des flûtes de bambou, un truc chaud et agréable, avec quelqu'un de sympa ( et si possible pas trop bavard...) qui poserait ses mains sur mes épaules... En attendant je musarde en mes terres...

Pour vous, aujourd'hui,  j''enfile comme des perles certaines de ces expressions dont je raffole et qui habitent mon dictionnaire personnel.

*

# faire des plans sur la comète : celle-là, je l'adore, c'est l'une de mes favorites. C'est peut-être l'expression qui me ressemble le mieux : appelez-moi Melle Plans sur la Comète  ( Je dis Melle sans coquetterie, juste parce que malheureusement, je n'ai jamais grandi...). Aujourd'hui, donc, je fais des plans sur la Comète. Je pense aux éditeurs à qui j'ai écrit et qui un jour me répondront. Je pense qu'un jour, ce ne sera pas une réponse négative. Je pense à ce que je ferai, si ce jour-là se présente. Je pense aussi, il le faut bien, à ce que que je ferai si ce jour ne se présente pas. Je fais des plans sur la comète.

# peigner la girafe ... Elle est bien, celle-là aussi, non?! "Faire ça ou peigner la girafe...", sous-entendu, de toutes façons, pour ce que ça sert. Si je ne musardais pas, je ferais plein de choses sérieuses, en ce moment - Mais non!  J'aime encore mieux peigner la girafe...

# avoir une araignée au plafond...  J'imagine que celle-ci se passe de commentaires. Ceux qui me connaissent me reconnaîtront. Ceux qui me lisent aussi ;-)

# il ne faut pas prendre les oiseaux du Bon Dieu pour des canards sauvages. Celle-ci était la favorite de ma Tante, et petite fille, elle m'en régalait les oreilles. Même de si loin, j'entends encore ses éclats de rire. Je revois ses jeans de soixante-huitarde, ses longs cheveux bruns ( une jolie hippie qui ne vieillit pas dans mon souvenir), ses manières de me traîner en plein coeur de Paris, et de toujours finir à la librairie Des Femmes, de nous faire déjeuner d'un potage chinois en plein coeur du XIIIème arrondissement qu'elle connaît mieux que sa poche, et puis cette façon de s'indigner : faudrait quand même pas, c'est un comble, prendre les oiseaux du Bon Dieu pour des canards sauvages...

# C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Une expression qu'on entend souvent chez moi. C'est toujours moi qui la prononce. Evidemment...

*

Le temps d'un article, j'ai pris rendez-vous au spa... ;-)

Comments

[floverslebleu]

Ah," l'hôpital qui se fout de la charité", un grand classique chez moi aussi!

Et puis il y a aussi "battre le fer tant qu'il est chaud", "c'est en forgeant qu'on devient forgeron" et "c'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace"...

Une autre expression qui m'a toujours amusée mais qui vient de ma grand-mère: "la beauté ne se mange pas en salade"...